Nos Fusions Stupides
Performance écorchée
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« Je pense que ce que je n’ai pas découvert seul n’existe pas, quelle insolence, quel détachement, oui mais je le pense si fort que je réussis à tout ignorer, à gommer, rayer, amputer ces fusions stupides, nos fusions stupides… »
Parce que la vie est une succession de rencontres et de fusions stupides. Parce que l’humain est incapable de vivre seul et aime se perdre dans l’idée d’être deux. Parce que la peau est une carte, pleine de routes passées et futures, d’impasses et de chemins uniques. Parce que l’humain est beau dans ses écorchures et ses rêves d’osmoses ratées avec l’autre. Parce que chacun a le droit d’être stupide, si c’est pour se sentir un peu plus vivant, un peu moins seul.
Deux personnages, enfouis dans leur solitude, racontent, crient, dévoilent, en gestes et en paroles, des bribes de leur existence, enveloppés de brouillard. Ils ont fui il y a déjà longtemps la réalité d’un monde qu’ils ne comprenaient pas, ont tenté de survivre, seuls, hors de tout, et ont fini par oublier l’Autre, ce que signifie toucher, échanger, exister… Deux musiciens, les seuls autres humains présents dans cette bulle de solitude, suivent, accompagnent et rythment leurs tentatives. En prenant peu à peu conscience de l’existence de l’autre, de l’urgence de la vie, chacun affrontera ses fantômes. Les deux personnages exploreront toutes les relations humaines possibles, avec timidité, excès, violence, démesure et fragilité, avec tout ce que le corps peut permettre, et les deux musiciens, par le biais de l’improvisation, traduiront ces sensations en matière sonore. Tous tenteront ainsi, par leurs duels expérimentaux, de réintégrer le monde duquel ils s’étaient volontairement exclus.
Jeu, danse : Anaïs Blanchard, Manuel Marcos
Musique : Anne-Chloé Jusseau, Pierre Signolat
Lumière : Julien Hélin, Pierre Éon, Edina Dzogovic